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Keshi to Azami
Dim 29 Avr 2018 - 17:04
Bonjour tout le monde!
Je me lance pour poster une humble fiction nommée keshi to Azami
Ci dessous, le prologue, qui servira de synopsis (par flemme d'en écrire un vrai!)
Concernant les chapitres, je les ajouterais au fur et à mesure en spoiler, en vous prévenant par commentaire des dernières sorties. Un petit lien youtube ou un fanart accompagneront ponctuellement les chapitres histoire de l'illustrer un peu
J'espère que ça va vous plaire, bonne lecture!
Nota bene: les chapitres postés suite à la dernière maj seront accompagnés de ce smiley grave choupinou: :z: juste histoire de s'y retrouver... (^^)
Titre: Une Paisible Vie
https://www.youtube.com/watch?v=3k1hMMqJ3gA
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8 Disponible en dessous :z:
Chapitre 9 disponible en dessous :z:
Chapitre 10 disponible en dessous :z:
Je me lance pour poster une humble fiction nommée keshi to Azami
Ci dessous, le prologue, qui servira de synopsis (par flemme d'en écrire un vrai!)
Concernant les chapitres, je les ajouterais au fur et à mesure en spoiler, en vous prévenant par commentaire des dernières sorties. Un petit lien youtube ou un fanart accompagneront ponctuellement les chapitres histoire de l'illustrer un peu
J'espère que ça va vous plaire, bonne lecture!
Nota bene: les chapitres postés suite à la dernière maj seront accompagnés de ce smiley grave choupinou: :z: juste histoire de s'y retrouver... (^^)
Titre: Une Paisible Vie
https://www.youtube.com/watch?v=3k1hMMqJ3gA
Jamais je n’aurais cru devenir maire un jour. Oh, c’était il y a bien longtemps maintenant… La verdure : c’est ce qui m’a surpris le plus lorsque je suis arrivé à la gare ce jour-là. Shizen n’était alors qu’une petite bourgade verte… Je dis bien « verte ». En effet, les habitants avaient pour adoration les sapins… Néanmoins j’ai appris, que la pomme était le fruit phare de cette ville… La deuxième chose qui m’a choqué (et là le mot est faible), ce sont les habitants. On m’avait bien dit pourtant, que dans cette région reculée du monde les animaux étaient accueillants, mais à ce point !
Savez-vous pourquoi ils m’ont élu maire de la ville ? Eh bien parce que j’étais le premier humain qui daignait s’intéresser à leur village.
Il ne faut pas les blâmer ou les trouver niais, ils ont tellement souffert durant de nombreuses années à cause de la perfidie de l’homme, qu’aujourd’hui ils enterrent l’âge sombre comme ils le peuvent… Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais un gros conflit a éclaté entre les êtres humains et les animaux il y a longtemps. Et même si les animaux sont enfin parvenu à obtenir des droits et une certaine liberté, la discrimination vis-à-vis de ces « sous-races » (comme disaient certains au sein de l’humanité) était, elle, un fléau à combattre.
Il ne faut pas les blâmer ou les trouver niais, ils ont tellement souffert durant de nombreuses années à cause de la perfidie de l’homme, qu’aujourd’hui ils enterrent l’âge sombre comme ils le peuvent… Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais un gros conflit a éclaté entre les êtres humains et les animaux il y a longtemps. Et même si les animaux sont enfin parvenu à obtenir des droits et une certaine liberté, la discrimination vis-à-vis de ces « sous-races » (comme disaient certains au sein de l’humanité) était, elle, un fléau à combattre.
J’étais alors un jeune homme plein de fougue et d’ambition, qui aimait à se bercer d’illusions.
Mes parents m’ont toujours enseignés les valeurs fondamentales qui font des êtres vivants des êtres respectables, que l’on soit homme ou animal. Ma mère était si heureuse de me voir quitter la pollution citadine… Je crois que depuis elle a fait pareil!
Mes parents m’ont toujours enseignés les valeurs fondamentales qui font des êtres vivants des êtres respectables, que l’on soit homme ou animal. Ma mère était si heureuse de me voir quitter la pollution citadine… Je crois que depuis elle a fait pareil!
Je vous disais donc que j’avais été élu maire de Shizen. Les habitants, comme pris d’un souffle de joie se sont mis à imaginer pleins de projets pour la ville qui allaient de simples lampadaires à de complexes constructions comme un café ou une rénovation pour le musée…
Petit à petit cette petite bourgade verte est devenue un superbe petit village fleurit. Les habitants s’y côtoyaient, profitaient toujours de l’instant présent et se contentaient de ces petits bonheurs simples qui illuminent la vie quotidienne. Nous sommes même parvenus tous ensemble à faire de Shizen un village absolument parfait où l’on peut voir fleurir des échelles de Jacob, vous savez ce sont des fleurs rare, qui témoignent d’une nature saine sans aucune pollution quelconque…
Petit à petit cette petite bourgade verte est devenue un superbe petit village fleurit. Les habitants s’y côtoyaient, profitaient toujours de l’instant présent et se contentaient de ces petits bonheurs simples qui illuminent la vie quotidienne. Nous sommes même parvenus tous ensemble à faire de Shizen un village absolument parfait où l’on peut voir fleurir des échelles de Jacob, vous savez ce sont des fleurs rare, qui témoignent d’une nature saine sans aucune pollution quelconque…
Durant ces années de paix, j’étais loin de m’imaginer la souffrance que j’allais causer malgré moi.
Et pourtant si vous saviez comme j’aimais profondément ce village …
Chapitre 1 en spoil:
Chapitre 2 en spoil
Chapitre 3 en Spoil
Chapitre 4 en spoil
Chapitre 5 en spoil
Et pourtant si vous saviez comme j’aimais profondément ce village …
Chapitre 1 en spoil:
- Un nouvel arrivant:
Un Nouvel arrivant
https://www.youtube.com/watch?v=Ng7ZcMlNRlQ
En tant que maire, il était normal d’accueillir les nouveaux arrivants… Même si ceux-ci ne se gênaient pas pour détruire des parterres entiers de roses bleues et autres petites fleurs rares obtenues après beaucoup de sueur et d’effort… Bref !
Il était de mon devoir de venir accueillir les nouveaux venus… La plupart du temps ils se faisaient plutôt discrets et préféraient finir de s’installer avant de faire plus ample connaissance…
Mais ce matin-là, c’était différent… En sortant de chez moi une brise fraiche vin me rappeler que la personne qui venait s’installer n’était pas ordinaire… Marie s’était bien caché de me dire de qui il s’agissait… Elle s’était contentée de m’alpaguer quelques jours plus tôt en disant :
- « Oh bonjour monsieur le maire, une nouvelle âme va s’installer dans notre ville, peut-être pourriez-vous l’accueillir à la gare ? Je suis quelque peu débordée avec tous les papiers et les dossiers dont vous ne vous occupez pas… :hearts: »
J’avais saisi le message : je faisais ce que je voulais, mais tout ce qui concernait l’administratif… J’avoue que la pauvre Marie restait toujours tard le soir pour bosser sur ce que je laissais derrière moi…
Quoi qu’il en soit, j’étais prêt à accueillir ce nouvel habitant de pied ferme… Même s’il faut avouer qu’ils n’ont jamais eu besoin de moi pour trouver le Nook Immobilier… Je ne sous-entends pas que c’était assez ridicule de se perdre dans un si petit village mais bon…
Une fois arrivé devant la gare, j’étais alors forcé de constater que le train était en avance… Lazard avait déjà donné une carte à ce nouvel arrivant et l’avait conseillé d’aller à la mairie.
Je me souviens avoir couru (pour ne pas subir la terrible colère de Marie). Cette dernière à rit lorsqu’elle m’a vu arriver, au bord de l’arrêt cardio-vasculaire… Elle a à peine eu le temps de m’expliquer que « la nouvelle âme » (je déteste cette expression !) était déjà partie chercher Tom pour placer sa maison que j’étais repartis, en sprint, jusqu’au centre-ville…
Lionel se fichait bien de moi lui aussi quand il m’a sorti :
-« Ah, c’est pas d’bol. Tu les as loupés. Oh de pas beaucoup. Mais tu les as loupés… ‘Faudra que tu repasse qu’on discute de ta décoration, mon équipe d'évaluation est passée ! »
Ce jour-là j’ai couru dans tous les sens, jusqu’à trouver (enfin) une tente plantée pas très loin de la plage… Mais elle était vide. En grand curieux, je suis quand même rentré et à ma grande surprise, il n’y avait, en tout et pour tout qu’un coquillage customisé rose (je l’ai trouvé juste immonde sur le coup) et un pot de fleur, dans lequel se trouvait une fleur (quelle logique !)… Je n’avais jamais vu cette fleur auparavant. Si belle elle semblait si fragile. Cette exotique plante avait attisé d’avantage ma curiosité sur ce nouvel arrivant…
Le soleil commençait à se fondre sur l’océan, j’ai alors laissé une lampe dans la tente. Mais attention, pas n’importe quelle lampe ! Celle que Maire m’avais offert lorsque j’ai débarqué en touriste quelques années auparavant… Il me tardait de savoir à quel animal j’avais à faire. Peut-être était-ce un loup ? Ou une chèvre… J’espérais seulement que ce ne soit pas quelqu’un de suffisant ou d’illettré (je hais les kikoos et les pseudo-stars)… Je me souviens être ressortis de la tente et m’être dirigé vers le ponton. J’aimais tellement l’air marin et la plage de sable fin où m’emmenais Amiral.
-« Il doit être en train de s’installer, j’vais pas le harceler »
C’est ce que je m’étais dit. Apparemment j’avais pensé à voix haute parce qu’Amiral m’a répondu du tac-au-tac :
-« Qu’est- c’que t’en sais moussaillon, c’est p’t’être bien une pt’ite étoile de mer, qui sait ! »
-« Un animal féminin ? J’espère que ce ne sera pas un gorille… Elles sont un tantinet effrayant les femmes gorilles… »
Comme à son habitude Amiral riait. J’aimais bien déconner avec lui, les traversées étaient super !
Après une longue soirée de pèche et de chasse intensive je me décidais à rentrer pour m’affaler comme un mollusque dans mon lit douillet… De toute façon Revente et Retouche était fermé… tandis que je saluais Amiral, j’entendais depuis de flan de la falaise, une mélodie…
Ce son était si juste et si doux… Je me souviens être resté bouche-bée face à autant de poésie, comme si cette mélodie angélique était jouée pour bercer les étoiles…
-« C’t’une belle chanson ! On dirait l’son d’une boite de m’sique, tu trouves pas ? »
Une boite à musique… Amiral avait raison, ce son provenait bien d’une boite à musique…
Par curiosité, sur le chemin du retour, j’ai fait un petit détour, pour voir s’il y avait de la lumière dans la tente, mais rien… Elle était comme désertée.
Chapitre 2 en spoil
- Rouge coquelicot et vert émeraude:
Rouge coquelicot et vert émeraude
https://www.youtube.com/watch?v=Q7tOwBhfYSw
Le lendemain, un mot dans ma boite aux lettres a attiré mon attention :
« Merci pour la lampe, votre charmante secrétaire m’a dit que vous l’aviez déposée pendant mon absence. Apparemment les habitants d’ici aiment les lettres, vous en écrivez beaucoup ? »
Il était temps pour moi de découvrir enfin ce nouveau visage ! Vu le style d’écriture, j’étais quasiment sûr qu’il s’agissait d’une fille… Et qu’elle ne semblait pas être comme Karen (ce pot de colle me suivait partout comme une sangsue)…
Je me suis donc rendu, ce jour-là, près du bord de la falaise, là où s’était nichée cette nouvelle maison… Comme à mon habitude, je n’ai pas attendu qu’on vienne m’ouvrir la porte, je me suis contenté de toquer deux fois et je suis rentré.
Personne !
J’avais vraiment l’impression d’être un voyou… En même temps Nook n’installait pas de verrou alors forcément…
Il faisait particulièrement chaud pour un mois de juin… Étant donné que Marie était toujours au courant de tout ce qu’il se passait, je me décidais à l’interroger pour savoir où pouvais bien être cette nouvelle venue.
-« Probablement dans la rue commerçante, ils font des prix très intéressants aujourd’hui »
Finalement, ce n’est pas dans la rue commerçante que je l’ai trouvée, mais dans un arbre… En train de cueillir divers fruits pour Risette.
Je ne la voyais pas très bien à cause de l’épais feuillage, mais elle était bien là… J’ai pensé à un singe au début, parce qu’ils sont habiles et qu’il n’y avait pas d’échelle pour monter… Mais en réalité, ce fût un véritable choc.
Lorsqu’elle est descendue de l’arbre, j’ai vu une silhouette longiligne, sans oreille de cochon ni queue de singe… C’était bel et bien une fille... 'Fin, une VRAIE fille, une humaine quoi! Et ce n’était pas le plus troublant. Outre le fait que je n’avais pas vu d’être humain depuis plusieurs années, je fus absorbé par la beauté de ses traits. Un teint pâle, des yeux d’un vert majestueux et des cheveux carmin. Une épingle juste à côté de l’oreille… Elle représentait la même fleur que celle qu’il y avait dans la tente la veille…
A l’époque j’étais loin d’être un gentleman et en la voyant, mes bonnes manières s’étaient envolées. J’étais devenu une véritable statue de pierre, absorbé par ses yeux vert émeraude.
Malgré mes mauvaises manières, elle a souri et m’a dit :
-« Veuillez m’excuser, votre secrétaire m’a dit que je pouvais disposer des arbres fruitiers et des coquillages à ma guise pour me faire quelques économies… :relaxed: »
-« Oh bien sûr, euh, les fruits sont à tout le monde et pis par ici ils repoussent vite, Racine fait de l’engrais spécial… C’est top pour les fleurs aussi… »
-« Ah, je vois… Oh ! Quelle idiote, j’ai complètement oublié de me présenter, je m’appelle Poppy, enchantée.»
-« Oh et moi c’est… »
-« Je sais qui vous êtes, votre adorable secrétaire m’a déjà énormément parlé de vous. »
-« Je t’en prie, ici tout le monde me tutoie… Il n’y a que Marie qui n’ose pas… Elle est très bureaucratique, un peu trop parfois… »
-« Oh je vois… Dans ce cas monsieur le maire … Je te laisse, j’aimerais aller acheter la canne à pêche avant que le magasin ne ferme… :relaxed: »
- «Oh euh attend, ta fleur… ? »
Je n’avais même pas eu le temps de finir ma phrase qu’elle s’était déjà évanouie dans la nature.
Ce jour-là, dès le premier regard, je savais au fond de moi que la paisible vie que je menais prendrait fin, mais de quelle manière ?
Poppy était, sans s’en rendre compte, l’engrenage d’une roue dangereuse que l’on appelle « destin »…
Chapitre 3 en Spoil
- Conrontation:
Confrontation
https://www.youtube.com/watch?v=1nhRttP0vNw
Poppy s’était intégrée très rapidement à la vie en campagne. Adorée des habitants, très serviable, elle n’hésitait pas à donner de sa personne pour les autres. Je trouvais, à l’époque, que c’était excessif et qu’elle se fatiguait inutilement. Je l’admirais…Je l’admirais d’être aussi altruiste… Il faut dire qu’à l’époque j’étais devenu quelque peu individualiste et égoïste : je laissais tout le dur travail à Marie et je promettais aux habitants des choses dont ils ne voyaient que rarement la couleur. Je leur rendais seulement service quand cela m’intéressais ou profitait à ma petite personne.
Elle, elle était différente. C’était comme si rendre service aux habitants était son pain quotidien.
Depuis ma rencontre avec elle je n’osais plus l’approcher… Alors je l’observais de loin.
-Ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas un voyeur ! –
Disons que j’avais perdu l’habitude de côtoyer les êtres de « ma race »… Depuis plusieurs années j’étais complètement coupé de l’humanité telle que je l’avais quitté… Je pense que j’avais peur de ce qu’elle pouvait me dire sur l’évolution de la société humaine. Je l’ai fui cette société, de tout mon cœur je l’ai rejetée, et, de mon petit coin de paradis, j’étais sûr de ne plus jamais avoir de lien avec eux. Il aurait pu y avoir une guerre, je n’aurais pas été au courant. Le seul contact que j’avais avec ce monde, extérieur au mien, c’était mes parents. Même si c’était une lettre par mois (voir moins) ils me montraient qu’ils ne m’oubliaient pas, et que moi non plus. Peut- être qu’un jour je leur proposerais de venir passer quelques jours de vacances à Shizen… Ils n’avaient pas énormément de moyens, mais la vie ici n’était pas bien chère comparé à la ville.
En parlant d’argent, Poppy ne semblait pas en manquer. Entre le troc avec les habitants, les ventes de fruits et d’insectes sans parler de la pèche… Evidement elle ne pouvait pas être aussi riche que moi… Elle n’avait pas accès à l’île… Du moins, Amiral disait que l’île était réservée aux gens de haut rang…
J’avais peur de l’humanité en fait… C’est définitivement pour cela que je l’évitais : elle représentait (dans mon imaginaire) cette chose qui m’effrayait tant. Malgré cela je savais que je ne pourrais l’éviter ou la fuir d’avantage. J’étais maire, je me devais d’être auprès de mes habitants, de TOUS mes habitants, et elle en faisait partie.
Un jour alors que je buvais tranquillement mon café chez Robusto, la clochette de la porte d’entrée retentit :
-« Bonjour ! »
Je reconnaissais cette voix. Une voix douce et rassurante. Je dois admettre qu’à l’époque j’étais pris au piège entre sa douceur et ma peur retentissante des hommes.
Elle s’est assise à côté de moi, m’a regardé et m’a souri… Ses yeux verts pétillaient de vie.
Parlons-en d’ailleurs de ses yeux ! Un vert émeraude comme je n’en avais jamais vu. Son teint était pâle et ses cheveux soyeux étaient sublimés par ses yeux. Je n’avais jamais rien vu de tel.
-« Aujourd’hui je prendrais un mélange avec deux sucre et un nuage de lait Mr. Robusto, merci ! … Bonjour monsieur le maire, tu vas bien ? Je ne t’ai pas beaucoup croisé dernièrement, tu étais malade ? »
Je parvins tout de même à contenir mon anxiété et je tentais alors de poursuivre la discussion…
-« Oh bah oui je vais bien… J’étais juste un peu occupé… Tu sais … être maire, ce n’est pas facile tous les jours hein… ^^’ »
-« Oh je vois… » elle s’est alors tue un instant, pour siroter son café puis poursuivi,
-« Dis, tu aimes pécher ? »
-« Bien sûr, pourquoi ? »
-« J’ai pensé que peut-être nous pourrions aller à la pèche ensemble… Je ne suis pas très douée et les habitants m’ont dit que tu leur péchais souvent des poissons qu’ils ne parvenaient pas prendre… J’ai pensé que peut-être tu pourrais m’apprendre ? Et puis c’est plus amusant de pécher en groupe que tout seul… »
C’est alors que j’ai cru apercevoir sur ses joues pales, une touche de rose…
-« Dis Poppy… je n’ai pas eu le temps de te demander l’autre jour, mais c’est quoi la fleur que tu portais dans tes cheveux ? »
-« La fleur ? »
-« Oui, tu avais une fleur dans les cheveux et j’ai vu la même dans un pot chez toi lorsque j’ai déposé la lampe… »
-« Ah ! Il s’agit d’un coquelicot. Ce n’est pas une fleur que l’on peut retrouver dans la région… Le coquelicot est le symbole de l’ardeur fragile ou de la consolation. En terre, c’est une plante robuste et souple, mais dès qu’elle est cueillie, les pétales commencent à tomber et la fleur se fane. Celle que tu as cru voir dans mes cheveux, c’est une broche… Un souvenir… »
Son regard avait changé, comme happé par un lointain passé… Elle regardait sa tasse quasiment vide, puis d’un coup releva la tête et me dit :
-« Pour la pèche, je ne suis disponible aujourd’hui que de 16 à 19 heures. Sinon, on reportera ça à plus tard ! Au revoir monsieur le maire, à demain Mr Robusto ! »
-« Vrou, elle est partie rudement vite la petite… Elle a oublié sa monnaie… Vrou »
Force est de constater que Robusto ne savait pas ce qu’était un pourboire…
Chapitre 4 en spoil
- Entre pomme et pèche:
Entre Pomme et Pèche
https://www.youtube.com/watch?v=w2ooZkzYKSk
Quelques jours sont passés sans que je ne voie Poppy. Finalement, j’ai fini par la trouver au bord de la rivière. Elle tentait vainement d’attraper un ridicule petit poisson. C’était un peu amusant à observer mais je me suis souvenu qu’elle m’avait expliqué être mal à l’aise avec la pèche… Je me suis donc décidé à l’approcher pour lui promulguer mes maigres conseils. Dès qu’elle m’a vu, elle a esquissé un petit sourire, gêné, et me dit :
-« Oh, quelle honte, je l’ai encore loupé… »
-« Oh ne t’en fais pas… C’est juste que tu ne laisses pas le poisson accrocher suffisamment la ligne… »
-« J’en étais sûre ! Dis monsieur le Maire, tu peux me montrer? Je trouve plus enrichissant d’apprendre en observant »
Et c’est de cette manière que je suis resté avec elle durant de longues heures à lui raconter les rudiments de la pèche… Comme elle a dû s’ennuyer à m’écouter faire mon vieillard qui-sait-tout… Mais bon, au moins elle aura pu se faire moult clochettes grâce aux saumons roses et autres poissons de l’automne…
Depuis cette partie de pêche, je passais de plus en plus de temps avec elle. Entre la cueillette, la pèche et d’autres activités, je ne me lassais jamais de sa présence. Elle passait aussi beaucoup de temps chez les sœurs doigts de fée… Elle confectionnait avec amour et attention toute sorte de vêtements. Son hobby préféré je pense… Avec les habitants, nous ne pouvions que constater le nombre de robes qu’elle s’était déjà créée… En grandes admiratrices Karen et Gladys aimaient bien enfiler ses créations. Moi les fringues, ce n’était pas mon truc, mais bon, les filles sont coquettes.
Petit à petit je commençais à mieux la connaître, je n’avais plus trop peur d’elle puisqu’elle évitait soigneusement de parler d’elle, de son passé ou encore de la société humaine… C’était étrange d’ailleurs, elle n’en faisait jamais allusion, comme si elle avait toujours vécu à Shizen...
Le soir, après 18 heures, je vais souvent sur l’île pour attraper du gros poisson et me faire beaucoup d’argent… Il faut dire que les requins ça rapporte pas mal. Les insectes sur les palmiers aussi. C’était un jeudi, au début de l’automne… Ce soir-là je revenais d’une partie chasse et pêche sur l’île quand j’entendais au loin une musique très douce. La même que celle que nous avions entendu le soir où Poppy s’est installée…
-« Elle est rud’ment belle c’te musique. J’l’entends tous les soirs moussaillon et j’peux t’assurer qu’on croirait entendre l’chant d’une sirène… »
Amiral divaguait à nouveau avec ses histoires d’eau douce. Le rivage approchait petit à petit, c’est alors que vis une faible lumière provenant de chez Poppy.
-« Bon cette fois, je vais voir ! A demain Amiral ! »
-« A plus tard mon p’tit macro! »
Je mettais alors en marche vers sa maison. Le son se faisait de plus en plus fort. Une fois arrivé c’était sûr, la musique provenait de chez elle… Cherchant désespérément une excuse pour pouvoir sonner, j’ai finalement jeté mon dévolu sur trois pommes parfaites. Je retournais alors sonner à sa porte…
Chapitre 5 en spoil
- La boite:
La boite
https://www.youtube.com/watch?v=7x_KaPx8Jq8 nn ;
La sonnette de la porte d’entrée retentie. J‘ai attendu probablement une ou deux minutes, mais cela m’as paru être une éternité. La porte s’ouvrit pour laisser apparaître la silhouette de Poppy.
-« Oh bonsoir monsieur le maire. Y a-t-il un problème? Votre visite est bien tardive… »
-« Oh excuses moi… hum… En fait, je rentrais d’une partie de pêche et j’avais faim et donc j’ai cueillis des pommes… Pour les manger… Mais hum… J’en ai trop alors j’ai pensé que tu apprécierais en avoir et donc…Me voilà »
Je me trouvais absolument ridicule, quelle excuse bidon… Et elle ne se garda pas de me le faire remarquer…
-« Mais monsieur le maire… Tu as bien un frigo chez toi non ? »
-« Oh oui... Mais bon, je passais par-là alors… »
-« Oh je vois ! Comme c’est attentionné ! Tu veux rentrer un instant ? Il fait rudement froid dehors et j’étais justement en train de préparer un peu de thé… »
-« Avec plaisir merci ! »
C’est alors que je découvris un intérieur propre comme un sou neuf. Des meubles d’un style Rococo… Ça faisait à la fois Kitch et glauque, mais la lumière tamisée et la musique venaient apaiser l’étrange ambiance de cette pièce. De l’entrée je pouvais voir l’escalier qui montait à l’étage ainsi que celui qui descendait dans la cave. Mais l’obscurité empêchait ma curiosité d’y voir quelque chose.
-« Voyons monsieur le maire, ne reste pas planté de cette manière dans l’entrée, je t’en prie entre et mets-toi à l’aise… Je vais chercher le thé à la cuisine ! »
Je ne me suis donc pas fait prié et je suis entré… Poppy s’était dirigé dans la pièce du fond. De ce que j’en voyais, la cuisine était plutôt petite mais semblait être parfaitement organisée. Il n’y avait visiblement que trois pièces au rez-de-chaussée : La pièce principale style Rococo, la cuisine au fond ainsi qu’une troisième pièce, porte close dont je ne pouvais absolument pas deviner l’intérieur.
Je me décidais donc à observer plus en détail la pièce dans laquelle je me trouvais… A côté du canapé sur lequel j’étais assis, il y avait un pot de fleur avec un coquelicot, le tout posé sur une petite table. Devant moi une table basse avec divers petites babioles sans grand intérêts dont un journal cadenassé. Je ne pus m’empêcher de poser un sourire moqueur sur celui-ci. Je trouvais ça niant niant de tenir un journal intime. Le contenu devait être ridiculement rose et gentillet... M’enfin bon, les filles ne sont parfois pas très futées…
Bref, en face de moi se dressait une chaise et une magnifique commode en bois brut… Toujours du rococo, mais j’adorais la finition de celui-ci. Sur ce merveilleux meuble se trouvait un coquillage, le même que celui qu’il y avait dans la tente lorsque j’y suis entré la première fois. Je n’osais pas me lever du canapé tant que Poppy n’était pas de retour mais j’étais curieux de savoir ce qu’était cette espèce de coquillage géant.
-« Désolée pour l’attente monsieur le maire, voilà ton thé. Tu veux du sucre avec ? » me dit-elle en s’asseyant en face de moi.
« Non merci… C’est rudement joli chez toi, les pièces ne sont pas très grandes mais semblent bien agencées... Je peux visiter ? »
-« Je suis désolée mais non…. Je … Je n’ai pas fait le ménage en haut et la pièce à ta droite n’est pas encore finie… Une prochaine fois peut-être… »
Elle ne semblait pas à l’aise…Vive le râteau... J’aurais peut-être pas dû être aussi cash…
-« T’en fais pas va, je voulais pas te gêner… Tu as fait la décoration toute seule ? »
-« Oui, mais j’admets que les habitants m’ont bien aidée pour trouver les meubles que je cherchais. Méli et Mélo sont également d’excellents commerçants, ils parviennent à obtenir des objets très intéressants à des prix défiants toute concurrence… »
- « Et dis-moi… C’est quoi ce gros coquillage blanc ? Un souvenir ? »
- « Tu es bien curieux monsieur le maire… »
- « Oh excuse-moi c’est que je suis enthousiaste de voir à quel point ta maison a changé en seulement quelques mois… Je ne voulais pas te faire passer un interrogatoire… Loin de là… »
- « Je plaisante ne t’en fais pas » me dit-elle en souriant « j’ai peu de visite en ce moment… La pièce à l’étage c’est ma chambre… Elle est quelque peu en désordre car je suis en train de créer un modèle de pull pour cet hiver et j’avoue que je suis un peu débordée… La pièce close que tu vois là-bas, c’est ma pièce secrète… Je dis ‘secret’ mais il n’y a rien de secret, c’est juste que c’est un espace à moi, rien qu’à moi… Au sous-sol il y a deux congélateurs et la poubelle, rien de bien méchant… Quand à ce coquillage et bien… C’est une boite à musique. Celle-ci c’est Serge qui me l’a confectionnée il y a quelques jours… Tu veux l’écouter monsieur le maire ? »
- « Avec plaisir ! »
Elle se leva, se dirigea vers la commode et prit le coquillage, le posa sur la table, se rassit puis enclencha la musique… Elle fermait les yeux pour mieux l’apprécier… Elle semblait être emplie d’une paix intérieure inébranlable… Je ne parvenais pas à détourner mon regard d’elle. Si sereine, si douce et si belle… Lorsqu’elle ouvra les yeux, elle me regardait, interloquée… Je devais probablement la fixer avec un air niait…
-« J’aime beaucoup le son des boites à musiques… C’est un son pur qui s’envole bercer les étoiles… »
Toujours une note de poésie dans ses mots…
Je me souviens que nous avons ensuite passé une bonne partie de la nuit à discuter de tout et de rien, notamment de goûts musicaux… A cette époque j’écoutais le moindre de ses mots sans me poser de question, sans écouter réellement, si seulement j’avais su…
Chapitre 6
- Winter Sonata:
- Winter SONATAhttps://www.youtube.com/wa/watch?v=OHnFdOwUgeU''L’hiver s’approchait à grand pas. Je dirais même qu’il était à notre porte.La plupart des habitants tombaient malade… Oh rien de bien méchant, juste un coup de froid, mais les uns après les autres, il fallait leur apporter des remèdes. Méli et Mélo avaient fort heureusement prévu le coup ! Leur stock était blindé de médicaments en tout genre. Quant à moi, je me contentais d’amener aux malades ces potions anti-microbes. En même temps, les animaux ne se chaussent que très rarement et ne portent jamais de pantalon... Normal qu’ils tombent comme des mouches dès l’arrivée du froid!Je n’avais pas beaucoup croisé Poppy depuis les baisses de températures. Oh elle n’était pas malade, je l’apercevais de loin emmaillotée dans un gros pull et une épaisse écharpe, mais il est vrai que je ne lui ai que peu parlé depuis le soir où elle m’a montré ses boites à musiques… Ou tout du moins, l’une d’entre elles…Cette année, la neige est arrivée un peu en avance, j’ai dû me dépêcher d’acheter de chauds vêtements pour ne pas finir comme mes voisins… Malgré le froid et la rigueur de cet hiver-là, je me souviens que chaque habitant attendait avec impatience le jour des cadeaux. Je ne savais pas ce que Poppy allait demander. Peut-être une boite à musique, ou bien un vêtement… Qui sait ?Entre deux remèdes distribués, je tentais d’aller la voir, sans parvenir à la trouver. Le village n’est pourtant pas grand, ce serait un comble de ma part (moi le maire) de m’y perdre !De plus, cet hivers là, un sentiment d'inquiétude m'envahissais : d’après Robusto, Poppy ne venait plus boire quotidiennement son café et semblait un peu plus dans les nuages avec un regard vague… Comme si elle était à la fois présente et absente. Du moins d’après ses dires.J’avais tout de même peur qu’elle ait attrapé froid ou un quelconque autre mal, malheureusement ma tâche de maire me prenait un peu trop de temps (en même temps je ne pouvais laisser l’irréprochable Marie gérer toute la préparation des fêtes de fin d’année et je m’étais engagé à prendre soin des habitants).D’après Hector, Poppy sortait souvent pour créer des bonhommes de neiges, sa dernière création c’était une Mamayéti : Une espèce de bonhomme de neige féminin qui, je-ne-sais-par-quel-miracle, parlait et pouvait exprimer des émotions… Marie m’avait expliqué à ce sujet que dans cette région du monde, lorsque l’on confectionne un bonhomme de neige avec soin et amour, il prend vie l’espace de 4 jours… Sur le coup son explication m’avait laissé particulièrement sceptique… Mais bon, il n’y avait de toute façon aucune autre explication logique à un tel phénomène...Lorsque je lui demandais si elle avait des nouvelles de Poppy ou d’un habitant parti en vacance trois villages plus loin elle me répondait :-« Oh ne vous en faîtes pas pour Nadine, j’ai eu de ses nouvelles, elle se porte à merveille. Quant à notre jeune Poppy et bien… Et bien tout va bien aussi… Enfin je cois… Elle m’a paru un pu pâlotte ces derniers temps mais m’a assuré ne pas être malade… »C’est en sortant de chez moi un matin que je l’ai vue.Elle était assise sur un banc, le nez dans son écharpe et un café en guise de chauffe-mains. Elle fixait l’océan. Je l’ai appelée, elle ne m’a pas entendue, alors je me suis approché.En arrivant à quelques mètres d’elle je fus particulièrement surpris. Elle fixait l’océan avec des yeux fades et tristes, comme si elle remuait dans sa tête de douloureuses nouvelles…J’aurais même pu croire qu’elle avait vu un fantôme (mais honnêtement, vu le froid, je doute qu’il serait sorti faire la java)…Quoi qu’il en soit, elle n’avait absolument pas remarqué ma présence, je m’approchais d’avantage, m’asseyais à côté d’elle et lui demandait si tout allait bien…En une fraction de seconde elle sorti de sa torpeur et me regarda… Il y avait dans son regard un mélange de surprise et de terreur. Je l’avais fait sursauter ! Heureusement que les cafés à emportés de Robusto sont bien fermés, sinon j’aurais pu dire adieux à mes cuisses (et à mes malheureux bijoux de famille par la même occasion)…-« Tout va bien Poppy ? Tu as une petite mine… Tu es malade ? »-« Oh pardon monsieur le maire, je suis confuse… Je ne t’ai pas vu arrivé… J’étais dans mes pensées… »-« Tu es sûre ? Si quelque chose te tracasse ou que tu as besoin de parler, n’hésite pas hein je suis là… »-« Non, merci... »Purée, quel râteau ! Mais je ne désespérais pas de lui tirer quelques informations sur son moral.-« Ça te dirais de faire un bonhomme de neige ? Hector m’as dit que tu étais balèze et que tu parvenais à les faire parler… Moi ça ne marche pas… Tu pourrais me montrer ? »-« Oui bien sûr… En plus la neige fraiche est parfaite pour en confectionner un ! »Et c’était parti… Nous étions à la recherche de deux boules de neiges roulées par des bousiers car elles constituaient une base « parfaite » (parce que soi-disant les bousiers roulent une boule de neige parfaitement ronde… Encore une psychose de nana ça !)Nous y avons passés du temps, mais au fur et à mesure que nous faisions ce colosse de glace, je voyais petit à petit le sourire de Poppy renaître sur son pâle visage. Elle était plus lumineuse et plus sereine que lorsque je l’avais trouvée.La journée s’est passée, je n’avais finalement même pas osé lui redemander ce qui n’allait pas tant j’avais peur de la rendre malheureuse à nouveau…Ce soir-là, nous avions terminés la journée par un concert de Kéké Laglisse au club 404, il avait joué « Kéké Sonata », Poppy semblait envoutée…Ça ne m’étonnerais pas qu’elle demande à Serge de transformer son disque en boite à musique… Je me souviens l’avoir raccompagnée jusque devant chez elle…-« Merci monsieur le maire, c’était une excellente journée »-« Oh mais de rien voyons, ça m’as fait plaisir ! On se refera ça un de ces quatre si ça t’as plu. »-« Oui » répondit-elle timidement.Lorsqu’elle referma la porte, je cru voir une larme couler sur sa joue… Mais je n’en suis pas sûr… Peut-être était-ce simplement la lumière tamisée de son intérieur qui se reflétait sur son teint pâle…
Chapitre 7
- Le cadeau:
Le cadeau
https://www.youtube.com/watch?v=JQlkfkvR9A0
Les fêtes de fin d’année approchaient à grand pas et les habitants ne cessaient de me rabâcher le cadeau qu’ils avaient commandé à Rodolphe. Qui est Rodolphe ? Le renne qui vient distribuer des cadeaux aux habitants le « Jour Des Cadeaux » (notre Noël à nous quoi). Je me demandais si Rodolphe distribuerais aussi un cadeau aux humains. Tous les ans, je profitais des fêtes de fin d’années pour passer voir ma famille quelques jours, mais cette année-là, je m’étais laissé déborder par les préparations et j’ai choisi de rester au village. Avec mes responsabilités de toute façon, je ne pouvais pas m’absenter plus de deux jours durant cette période. Enfin bref ! Je continuais de courir de droite à gauche en en distribuant des médicaments et en discutant avec les survivants au rhume. C’est en discutant avec Théo que j’ai réalisé quelque chose d’affreux :
-« Pfiou, la neige pour faire du jogging c’est le Top ! Dis-moi mon pote, tu sais si Poppy connait Rodolphe ? C’est son premier Jour des Cadeaux ici cette année ! »
-« Mais Rodolphe ne distribue pas de cadeaux aux humains, si ? »
-« Euh ça je ne sais pas… J’y ai jamais pensé mais c’est vrai que chez vous c’est le Père Noël qui distribue les cadeaux aux enfants, et les adultes s’offrent des cadeaux entre eux, c’est ça ? »
-« En quelques sortes oui… »
-« Oh, Poppy risque d’être déçue alors si Rodolphe ne distribue rien … peut-être que le Père Noël viendra jusqu’ici cette année, ce serait chouette ! Bon, c’est pas l’tout, mais j’te laisse mon pote, j’ai mon jogging à terminer, et jai au moins 5 séries de 100 abdos à faire d’ici la fin de la matinée, à plus !»
C’est vrai ça, un Noël sans cadeaux, c’est comme une crêpe sans Nutella… Je me devais, en tant que maire de ce village de réagir pour être certain que chaque habitant, ait un cadeau ! Du coup je commençais mes recherches, n’y connaissant rien aux filles, je décidais d’aller voir Pécan chez elle, Laurie (la Kikoo) était là aussi:
-«Elle est une excellente créatrice de mode, je suis sûre qu’un petit accessoire lui ferait réellement plaisir »
-« Nan mais LOL, elle a DEJA pleins d’accessoire, ce qu’il lui faut c’est un accessoire ou un vêtement BY CARLA ma chérie »
Du « BY Carla », en gros, des vêtements immondes ou ridicules à un prix qui m’endetterais pendant au moins trois générations… Et le style « Cornet de glace » sur la tête, non merci…
-« Euh, Carla, ce n’est pas vraiment dans mes moyens Laurie… Un livre ou un bouquet de fleur peut-être ? »
-« Un livre serait une bonne idée, mais connais-tu ses goûts en matière de lecture ? Il ne s’agirait pas de lui acheter un type de roman qui ne lui conviendrait pas »
-« Pécan as raison, en plus, les fleurs, même si c’est trop cute, c’est pas vraiment l’idéal LOL ! J’dirais que ça va mieux pour un rendez-vous galant XD »
Mouai, elles n’avaient pas tort. Au bout d’une bonne heure à chercher des idées, on a fini par se brûler les neurones. Du coup, Pécan as fini par me dire que de toute façon, si je voulais lui offrir quelque chose, je devrais obligatoirement passer par la rue commerçante (il était hors de question de lui offrir quelque chose provenant de chez Revente & Retouche, un magasin de recyclage et d’objets usés)… Je me décidais donc à aller faire un tour chez Méli et Mélo, qui sait, j’y trouverais peut-être quelque chose de sympa.
En entrant dans le magasin, mon regard s’est fixé sur une espèce de bonzaï, absolument magnifique, je m’en approchais en le fixant quand Racine est arrivé :
-« C’est un bonzaï érable. Ses feuilles gardent les couleurs rougeoyantes de l’automne, même en plein hiver. Mais attention, c’est une plante d’intérieur, il faut l’arroser une à deux fois par semaine, mais pas trop, sinon la erre est trop humide et l’arbre risque de pourrir. Par ailleurs, le mettre trop près d’une source de chaleur risque d’assécher complètement la plante. »
Honnêtement, moi les fleurs et les plantes, je n’y connaissais rien, mais alors RIEN. Je contemplais simplement la beauté de cet arbuste dont les feuilles rougeoyantes me rappelaient la douceur d’un feu de cheminé en hiver. Rien que d’y penser, cela réchauffait mes doigts gelés.
-« Euh, c’est pour offrir, est-ce que tu peux me faire un paquet Racine s’teuplais ?»
-« Euh bien sûr, le bonzaï avec le pot et le terreaux, coûte 1300 clochettes… Vous savez mettre des bonzaï en terreau? »
-« Pas du tout pourquoi ? »
-« Parce qu’il faut changer le terreau du pot assez fréquemment pour que le bonzaï ne manque pas de nutriment… Vous comptez l’offrir d’ici combien de temps ? »
-« Dans une semaine environ… »
-« Dans ce cas, c’est bon, je vous prépare le pot moi-même, comme ça je suis sûr que l’arbre ne flétrira pas d’ici là ! Il ne manquerait plus que je laisse dépérir un plante que je vends », me rétorqua-t-il, visiblement agacé par mon ignorance sur l’horticulture… Toujours branché écologie celui-là !
Je me souviens être rentré avec le bonzaï ce soir-là et l’avoir contemplé pendant des heures, satisfait de ce cadeau que j’allais lui offrir.
Chapitre 8 Disponible en dessous :z:
Chapitre 9 disponible en dessous :z:
Chapitre 10 disponible en dessous :z:
- HiyokoseMédaille d'argent
- Messages : 437
Re: Keshi to Azami
Jeu 3 Mai 2018 - 11:08
ho la théorie du conflit humain et animaux èwé
ça donne un autre regard sur le monde d'animal Crossing, J'ai hâte de voir ce que ça va donner
ça donne un autre regard sur le monde d'animal Crossing, J'ai hâte de voir ce que ça va donner
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Ven 4 Mai 2018 - 20:39
Aha, merci!
Le chapitre 1 (le vrai) est dipo' en spoil dans le premier post, n'hésitez pas à le lire et à me laisser votre avis, ça fait toujours plaisir
Le chapitre 1 (le vrai) est dipo' en spoil dans le premier post, n'hésitez pas à le lire et à me laisser votre avis, ça fait toujours plaisir
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Dim 13 Mai 2018 - 22:31
Hello tout le monde! La suite est dispo' en spoil dans le premier post!
Bonne lecture!
Bonne lecture!
- YumeEmeraude
- Messages : 242
Re: Keshi to Azami
Jeu 17 Mai 2018 - 20:54
J'ai lu le 1 et 2° chapitre en spoil SUPER MEGA GENIAL
- CrazyChocolateJeune Crosseur
- Messages : 6
Re: Keshi to Azami
Ven 25 Mai 2018 - 12:39
J'ai lu les 2 chapitres et c'est génial ! J'attends la suite avec impatience :p
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Mer 30 Mai 2018 - 18:23
Merci c'est super si ça vous plait!
J'en profite pour vous annoncer que deux nouveaux chapitres sont en ligne, bonne lecture!!
J'en profite pour vous annoncer que deux nouveaux chapitres sont en ligne, bonne lecture!!
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Mar 5 Juin 2018 - 19:58
Chapitre 5 disponible,
Bonne lecture!!
Bonne lecture!!
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Sam 1 Déc 2018 - 22:22
Chapitre 6 et 7 en ligne!
Bonne lecture!
Bonne lecture!
- Cylia ChatMembre en Or
- Messages : 614
Re: Keshi to Azami
Dim 2 Déc 2018 - 13:52
J'adore ton histoire, elle est très bien écrite !
Vivement la suite !
Vivement la suite !
- PatatacornPetite feuille
- Messages : 30
Re: Keshi to Azami
Mar 10 Sep 2019 - 14:41
Chapitre 8 en Spoil :z:
Chapitre 9 en Spoil :z:
Chapitre 10 en Spoil :z:
- Le Jour des Cadeaux:
LE JOUR DES CADEAUXEnfin !Le jour tant attendu de Noël arrivait enfin, je me souviens avoir passé une bonne partie de la journée à aider Marie et les habitants à décorer la plupart des sapins du village. L’après-midi, somme toute relativement classique qui oscillait entre pêche en rivière, discussion sur Noël avec les habitants… Bref, je vaquais à mes diverses occupations.
Après une bonne masse de clochettes amassées (pour enfin finir le paiement du lampadaire non loin de la place), je me suis rendu chez Robusto, pour déguster un bon café, bien chaud :- « Comme d’habitude ? Vrou… »- « Oui, oui, comme d’hab’ . La soirée risque d’être chargée pour toi ce soir non ? »- « Comment ça ? Vrou… »- « Bah, les habitants vont faire le stock de café en attendant le Père Noël non ? »
- « Vrou… Si, mais ce n’est pas le Père Noël qu’ils attendent, c’est Rodolphe. Le Père Noël ne vient jamais dans ces régions reculées… Vrou ! »- « Ah bon ? » Sur le coup ça m’a étonné, parce que je n’avais pas réalisé du tout (et pourtant, cela faisait quelques années que j’étais maire !), mais c’est vrai que les habitants ne jurent que par Rodolphe…
- « Ah oui, j’suis bête c’est vrai que c’est Rodolphe qui passe ici… D’ailleurs je me suis déjà fait la réflexion, mais pourquoi presque aucun habitant ne rentre pas voir sa famille pour les fêtes de fin d’année ? »- « Vrou, la guerre… Elle a déchiré beaucoup de famille, beaucoup de jeunes se sont retrouvés orphelins, vrou ! »- « Mais c’était il y a plus de 20 ans !! »- « Vrou ! Nous les anthropomorphes avons une vie bien plus longue que la vôtre, vrou. »- « Je suis désolé… »- « Vrou, ce n’est pas grave petit, tu ne savais pas. Bois donc ton café, il risque d’être trop froid, vrou ! »Je me sentais idiot, je sentais bien que j’avais réveillé de douloureux souvenirs. Heureusement que Robusto ne se vexe pas facilement…ce moment de gêne s’est stoppé net à l’instant où Poppy est entrée :- « Bonjour Monsieur le maire, bonjour Robusto ! »- « Bonjour petite, vrou ! »- « Salut Poppy, tu cherches quelqu’un ? »- « Je viens prendre un café, j’ai les doigts gelés après avoir fait un Yétiti ! Monsieur le maire, tu sais vers quelle heure Rodolphe arrive au village ? Je suis curieuse de le rencontrer ! »- « Euh… Non… »- « Vrou… Il est ponctuel, il devrait arriver aux alentours de 21h. Comme d’habitude ton café ? Vrou. »
- « Oui, oui comme d’habitude merci »Nous sommes restés pas mal de temps tous les trois à discuter de tout et de rien, même s’il faut l’avouer, Robusto n’est jamais très causant. Nous sommes restés si longtemps qu’il était quasiment l’heure de l’arrivée de Rodolphe. C’est alors que Poppy et moi nous nous sommes mis à parcourir le village de long en large pour trouver Rodolphe : ça n’a pas été très difficile, il était sur la place, en train de vérifier une liste, la hotte à ses pieds.
- « Salut Rodolphe ! »- « Oh, bonjour monsieur le maire, bonjour Poppy »- « Bonjour monsieur Rodolphe ! Vous… Me connaissez ? »- « Aha, bien sûr que oui, je connais tout le monde, après tout, ne suis-je pas le fidèle assistant du Père Noël ? »- « Oui, je suppose que oui… »Elle le regardait bizarrement, comme si elle était à la fois déçue de la réponse obtenue. Un long silence s’est alors installé, jusqu’à ce que Rodolphe se lève et s’adresse à nous :- « Dites-moi… Est-ce que vous seriez d’accord pour me donner un coup de main ? »- « Euh ça dépend, quel genre de coup de main parle-tu ? »- « Ne vous inquiétez pas Monsieur le maire, j’ai juste besoin que vous mettiez une tenue de Père Noël pour distribuer les cadeaux aux habitants. Je suis sûr qu’ils serraient ravis de rencontrer en vrai, le Père Noël… »- « Quoi ? Mais ils me voient tous les jours, ils vont me griller ! Et puis j’ai pas ce genre de tenue en stock. »
Poppy m’as alors quasiment coupé la parole, dans un élan d’enthousiasme :- « Moi j’ai ! J’avais justement, par nostalgie, cousu des tenues de Noël il y a quelques semaines, celle du père Noël devrait t’aller comme un gant Monsieur le maire ! »- « Et puis… Pour tout t’avouer, je sais que les habitants sont déçus au fond, de ne jamais rencontrer celui qui passe autant de temps à distribuer des cadeaux aux petits humains. Enfilez-donc une fausse barbe et même s’ils vous reconnaissent, je suis certain qu’ils seront très heureux de l’effort que vous aurez fait pour eux. Ce sera, en quelque sorte, votre cadeau pour vos administrés. »Il avait raison, après tout, c’était Noël, les habitants s’étaient tous mis au chaud chez eux, préparant des petits gâteaux, du lait chaud et diverses douceurs pour accueillir au mieux Rodolphe et le Père Noël.
Du coup, ni une ni deux, je me suis retrouvé sappé comme un idiot, un coussin faisant office de gros ventre (faut dire que je ne suis pas bien épais) …- « Aha, c’est parfait, juste absolument PAR-FAIT monsieur le maire ! Il ne vous manque plus qu’un petit détail !»
Il se mit à chercher quelque chose dans le fond de sa hotte.- « ça y est, je l’ai ! J’ai toujours un sac en tulle au cas où ma hotte lâcherait… Je vous laisse les cadeaux de vos habitants, quant à moi, je m’occupe de distribuer ceux des commerçants. A tout à l’heure ! »- « Bon bah c’est parti alors… Poppy, tu veux venir avec moi ? »- « Ce serait avec plaisir monsieur le maire, mais si je t’accompagne, ton rôle de Père Noël risque d’être compromis. »- « Bah c’est pas grave, tu n’auras cas venir un peu avant chez eux, discuter un peu, l’air de rien, et moi je débarque en grande pompe après, comme ça ils ne feront pas le rapprochement »- « Dans ce cas, je te suis monsieur le maire ! »Et nous étions partis, nous avons commencé le petit tour des maisons. C’était très amusants : là où certains ont tout de suite grillé le pot-aux-roses (comme Pécan par exemple), d‘autre n’y ont vu que du feu, heureux et persuadés de voir le Père Noël en vrai (comme Ramsès ou Théo). Je savais que certains de mes administrés n’étaient pas très futés, mais alors à ce point !Bref, au bout de quelques heures à vadrouiller de maison en maison, on a fini par attendre Rodolphe sur la place du village. Se faisant tard, et voyant Poppy trembler comme une feuille à cause du froid et de la fatigue, j’ai fini par lui suggérer de rentrer se coucher, ce qu’elle a fini par faire.Je crois que j’ai attendu Rodolphe une bonne demi-heure après ça…Quand il est arrivé, je lui ai rendu la hotte, en lui faisant le bilan de « La Mission Père Noël ».Avant de partir, Rodolphe m’as regardé et m’as dit :- « Monsieur le maire, vous savez pourquoi la magie opère dans ces régions reculées du monde ? »- « Euh… Non ? De quoi tu parles ? »- « Le temps est une notion cruelle et surfaite et personne n’échappe à ses ravages, qu’ils soient passés ou futur »
Les yeux écarquillés, j’étais complètement abasourdi par ces paroles qui n’avaient pour moi, aucun sens. Rodolphe se mis à me sourire et poursuivis :- « Laissez tomber monsieur le maire, ce n’est rien… Je dois vous laissez maintenant, j’ai encore beaucoup de cadeaux à distribuer, merci pour votre coup de main de ce soir. A l’année prochaine ! »Et il s’en alla dans la pénombre… Je n’ai rien compris à ce qu’il m’a raconté, le froid avait sûrement dû lui geler plus d’un neurone !Une fois rentré chez moi, je trouvais un petit mot, fixé sur ma porte :« Pas de sapin, pas de cadeau,Vous devriez le savoir monsieur le maire !Vous recevrez donc votre cadeau demain, par la Poste !Amicalement,Rodolphe »Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire face à cette petite blague… C’est vrai que je n’ai absolument pas décoré ma maison cette année-là…
Chapitre 9 en Spoil :z:
- L'échange:
- Le lendemain, J’ai été réveillé par la sonnette de ma porte d’entrée : c’était Antoine :- « Bonjour monsieur le maire ! J’ai du courrier et un colis pour vous… J’en ai pleins les plumes de ces colis excessivement lourds, la prochaine fois, faites-vous livrer chez Méli et Mélo en point relais pour des paquets de cette taille ! »Alala… C’est vrai que le paquet n’était pas bien gros, mais il pesait son poids… En voyant la carte joint avec, j’ai tout de suite compris que c’était le cadeau de Rodolphe.
- « Bon, moi, je fonce, j’ai encore beaucoup de travail, bonnes fêtes de fin d’années monsieur le maire ! »
- « Merci Antoine, toi aussi »En rentrant, j’ai déposé le colis de Rodolphe sur l’armoire et ouvert le courrier : c’était une lettre de ma mère qui m’envoyait quelques nouvelles. Dans la lettre elle disait que tout allait bien, mais que mon absence lors des fêtes de fins d’années avait manqué à la famille. Joint à son petit mot, quelques clochettes pour que je puisse m’offrir un cadeau. Ça m’as rappelé que je n’avais pas offert celui de Poppy ! Heureusement que les objets se miniaturisent dans les poches, c’est plus pratique pour le transport, je serais plus discret.Ni une ni deux, me voilà habillé, prêt à aller jusque chez elle. Une fois prêt, je me ruais vers la porte, tel un rugbyman chaud pour en découdre… Et puis…BAM !Sans trop comprendre comment ni pourquoi, j’ai percuté quelque chose en ouvrant ma porte d’entrée… Enfin, plutôt quelqu’un…Quand j’ai regardé, Poppy était au sol, un peu désorientée :- « Pardon Poppy, excuse-moi ! J’ai déboulé sans prendre garde, Tout va bien ? »Oh l’andouille ! Je venais de lui faire littéralement manger la porte… Je n’aurais peut-être pas dû me prendre pour Chabal…- « Euh, oui, bonjour monsieur le maire, je venais juste te souhaiter un joyeux Noël… Que vient-il de se passer exactement ? »Je l’aidait à se relever :- « Poppy, tu saigne ! »- « Hein ? Où ça ? »
Elle s’était écorché le front à cause du bois de ma porte d’entrée…- « Rentre au chaud, j’ai des pansements, je vais te préparer du café. »- « Euh, oui… Avec plaisir. »Du coup, retour à la case départ, je la fait s’asseoir et je me souviens avoir cherché des pansements dans mes vieux tiroirs crasseux de la salle de bain.- « C’est une jolie maison que tu as là monsieur le maire. La décoration te ressemble. »- « Euh, oui, merci, mais surtout ne fais pas attention à tout ce bordel qui traine, j’ai pas vraiment pris le temps de ranger. »
- « Oh, ce n’est pas très grave, ça donne une touche un peu masculine à ta décoration... »La vache, soit, ça voulait dire que j’avais une déco’ de gonzesse, soit que le bordel est quelque chose de typiquement masculin. Dans un cas comme dans l’autre, ça sentait la critique polie à plein nez.- « Tu veux quelque chose à boire Poppy ? »- « Avec plaisir ! Si vous avez un thé vert, je veux bien, ça me réchauffera ».- « Mais dis-moi Poppy, qu’est-ce que tu es venue faire chez moi de si bon matin ? »- « Ah ! Euh oui, j’avais presque oublié ! Je suis venue pour t’offrir ceci Monsieur le Maire. »Elle me tendis un paquet cadeau, que je pris un peu gêné. A l’intérieur, une écharpe, un bonnet et des gants tricotés bleus ciel.- « Merci, c’est gentil, c’est toi qui les a fait ? »- « Euh, oui, j’ai pensé que le bleu ciel t’irais bien, elle fait ressortir tes yeux, et puis j’ai remarqué que tu ne portais jamais de quoi te protéger l’hiver, j’espère que ça te fais plaisir… »C’était mignon, ses joues pales viraient au rose.- « Merci beaucoup, j’apprécie vraiment ton cadeau ! Je suis gêné du coup, tu m’as devancé, tiens, voilà pour toi, j’allais justement chez toi pour te l’offrir avant de te percuter. »- « Un cadeau ? Pour moi ? Je peux l’ouvrir ? »- « Oui bien sûr, c'est le principe d'un cadeau... »J’ai eu un doute quand j’ai vu son air dubitatif en ouvrant le paquet, par contre, quand elle a vu la plante, ses yeux se sont illuminés.- « Ce bonsaï est magnifique, comment avez-vous su que j’adorais les plantes ? »- « Euh, ben je ne sais pas, je l’ai trouvé beau, quand je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé à toi… »- « Ah bon ? »- « Oui, Racine m’as dit que ces feuilles restaient rougeoyantes toute l’année malgré la rigueur de l’hiver et la sècheresse de l’été. Cet arbre m’as fait penser à tes cheveux »Elle m’as regardé avec les yeux écarquillés, comme si ce que je lui avais dit l’avais choqué. J’ai vraiment pensé qu’elle allait se foutre de moi. Au lieu de ça, elle a fermé les yeux en souriant et m’as remercié, m’expliquant que même si le compliment était bizarre, elle était touchée. Bref, j’ai juste eu l’air couillon…Une fois son thé fini, nous sommes chacun partis vaquer à nos occupations. En ce qui me concerne, j’ai passé le reste de ma journée à la mairie, j’avais promis à Marie de m’occuper un peu de la paperasse pour qu’elle puisse se reposer un peu. En rentrant, j’ai réalisé que je n’avais pas ouvert le cadeau de Rodolphe. J’ai été étonné du contenu du paquet cadeau : c’était un livre, enfin, une sorte de livre de cuir noir avec une inscription dorée sur la couverture : "JOURNAL". A l’intérieur, toutes les pages étaient vierges excepté la première, sur laquelle une inscription à la plume attira mon attention :« Le temps et la vie s’écoulent comme l’eau sous un pont. L’ombre est à la lumière ce que l’oxygène est à la vie, mais fragile est l’équilibre et rude sera la chute ».Sur le coup, ça m’as fait sourire, je me suis dit que Rodolphe avait dû se planter, ce genre de journal intime, c’est bon pour les filles. Du coup, j’ai ouvert un tiroir de mon bureau et j’y ai rangé ce journal, en me disant que je le donnerais à Poppy.
Chapitre 10 en Spoil :z:
- Les Archives:
- Le lendemain c’était la folie !
Entre les habitants trop heureux de me sauter dessus pour me raconter la THE rencontre avec le Père Noël Marie qui me courait après pour que l’on termine les préparatifs du nouvel an, je n’ai pas eu une minute à moi.
J’avais une tonne de documents à traiter et à signer au bureau, heureusement que Marie est efficace, sinon je pense que je me serais noyé sous le tas de documents…
Bref, après avoir soigneusement commandé les feux d’artifices, préparé les invitations pour la grande fête sur la place du village, réglé les derniers détails concernant la tombola de l’échoppe de Rounard et des quelques commerçants présents, je me suis attelé aux demandes locales. C’était d’un ennui ! Ils sont sympas de proposer des aménagements pour améliorer le village, mais dès qu’il s’agit de les financer, il n’y a plus personne. Du coup les demandes s’accumulent, les habitants réitèrent leurs idées sans jamais se dire qu’elles sont justes en attente de traitement… Bref !
A la fin de ce fastidieux périple de classement, je suis allé dans la salle à l’arrière de la mairie pour y ranger les archives annuelles : pas une tâche des plus intéressantes, mais bon, je laisse toujours ce pénible travail à Marie, qui (la pauvre), n’osait jamais me demander un coup de main. Ni une ni deux, je rentre pour la première fois dans la salle des archives. Quel choc ! Des cartons empilés sur de grandes étagères, tous aussi poussiéreux les uns que les autres, même s’ils étaient méticuleusement rangés et datés. Le problème, c’est qu’entre cette poussière suffocante et la difficulté de se déplacer (tant la pièce était encombrée), j’ai failli prendre un carton sur la tête…
- « Monsieur le maire, vous allez bien ? J’ai entendu un bruit de fracas assourdissant… Vous n’êtes pas blessé ? »
- « Non, non Marie, ça va merci. Mais purée, il y a beaucoup trop d’archives inutiles ici, pourquoi elles n’ont pas été détruites ? »
- « Euh, et bien ici sont conservées toutes les archives de Shizen depuis sa reconstruction coloniale vers la fin de la guerre… »
- « Mais les archives ne sont censées être conservées que 5 ans maximum non ? Ce carton-ci à au moins 20 ans ! »
- « Euh… je m’excuse monsieur le maire… C’est de ma faute… C’est juste que je me suis dit qu’un jour j’essaierais de retracer l’histoire grâce à ces archives… »
Je voyais bien que mon coup de colère (dû à l’adrénaline d’avoir failli me faire assommer par un carton) l’avais mise mal à l’aise. Je repris mon souffle et après m’être calmé, je poursuivi :
- « Ne t’excuse pas voyons, ce n’est pas très grave, mais qu’est- ce que tu veux dire par ‘retracer l’histoire’ ? »
- « Eh bien, je ne sais trop comment vous l’expliquer, mais je cherche à comprendre le mutisme qui entoure certains habitants concernant l’époque de la colonisation des terres anthropomorphes par les humains. J’essaie de faire le lien entre des disparitions et les archives de notre village. »
- « Des disparitions ? »
- « Oui, j’étais trop petite lorsque les événements se sont terminés, mais mon frère Max lui, avait l’âge de s’en souvenir mais pour une raison qui m’es inconnue, il refuse catégoriquement de me parler de cette sombre époque. Quoi qu’il en soit, après la guerre, certains d’entre nous ont subitement disparus, sans explication. »
- « Je vois… Robusto avait vaguement abordé le sujet une fois… Me disant que la guerre avait laissé derrière elle beaucoup d’orphelins… Des morts ? »
- « Pas des morts monsieur, des disparus… »
C’est à ce moment qu’elle ramassa une photographie qui s’était glissé hors du carton qui avait failli me tomber dessus. C’était une très vielle photographie, que le temps n’avait pas épargné.Dessus, il y avait une femme, sur ses genoux se tenais un bébé. Elle semble être assise dans ce qui semble être un fauteuil luxueux. A ses côtés, un homme droit comme un ‘I’, le visage sévère. Habillé comme un militaire ou un colonialiste, il regarde fixement l’objectif. Le regard est perçant. Sur le côté, on distingue des anthropomorphes, mais le visage baissés, impossible de les distinguer et habillés comme des serviteurs. Enfin, un jeune chiot qui se cache dans les jupons de l’un d’entre eux. En arrière-plan, un luxueux manoir.
- « Regadez, là, vous voyez ce chiot, je suis sûre que c’est Max, et la personne derrière laquelle il se cache, c’est ma mère, mais la photo est beaucoup trop abîmée pour que l’on puisse distinguer son visage. Après la guerre, elle a disparu, du jour au lendemain, sans aucune explication. Je suppose que les colonialistes qui ont vécus au village et qui profitaient de nos plantations de pommes les ont emmenés pour les vendre en esclavage, mais cela n’a aucun sens : il n’y a aucune trace de cette famille nulle part et mis à part cette photographie et quelques documents, RIEN ne fait mention qu’ils aient quittés la ville un jour… »
Je la regardais interloqué, elle poursuivi :
- « Les humains vivent en plus beaucoup moins longtemps que les anthropomorphes et l’esclavagisme est banni des terres du Nord, de l’Ouest et du Sud. Malgré mes nombreuses recherches, je n’ai trouvé cette famille dans aucune archive. J’avais même contacté des anthropomorphes vivants en ville pour comprendre, car mon cas n’est pas isolé, mais même en haut lieu, ils n’expliquent pas toutes ces disparitions. »
- « Tu es une vraie détective. Tu pique ma curiosité au passage. Tu ne penses pas qu’après la guerre, cette famille se soit réfugiée à l’Est en emportant des esclaves avec eux ? »
- « J’y ai pensé, mais les anthropomorphes sont considérés comme des menaces sur les terres de l’Est et ne sont même pas autorisés à franchir la frontière. Pour les nobles, posséder un esclave anthropomorphe est un véritable déshonneur et une honte, les disparus ne peuvent pas être là-bas. Quand vient même ils seraient là-bas, ils auraient été fichés par les autorités locales très strictes sur les règlementations… »
- « Tu en es donc arrivé à la conclusion que ? »
- « Que les disparus n’ont jamais quittés le village. Je ne sais pas où ni comment, mais j’en suis sûre. Je veux comprendre ce qu’il s’est passé ici il y a 20 ans… »
- « C’est décidé, je vais t’aider ! Tu as piqué ma curiosité et puis, c’est un travail colossal, j’ai envie de savoir aussi ! »
- « Vous êtes sûr ? »
- « Absolument ! On va commencer par reprendre les plus vielles archives et on va tout repasser au peigne fin, à deux, nous sommes sûr de n’oublier aucun détail. Je vais sortir le carton de la salle et on va commencer ! »
- « Il vaudrait mieux faire ce travail de nuit, à l’abris des regards à l’intérieur même de la salle des archives J’aime beaucoup mes concitoyens mais au vu des mises en gardes que j’ai reçu de la part de certains, je préfère éviter les problèmes... Rien de grave, mais ils m’ont dit que c’était un combat perdu d’avance et qu’il valait mieux laisser tomber… Et je ne vous parle pas des remontrances que je risque de la part de Max… »
Nous nous sommes mis d’accord pour commencer notre investigation après les fêtes de fin d’année, mais cette journée paperasse m’as littéralement épuisé. Je suis rentré chez moi, d’innombrables questions en tête, me demandant comme il était possible qu’autant de mystères aient pu rester en suspend durant si longtemps. C’était comme si les villageois se voilaient de la vérité…
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